20 ANS DE BANGLADESH
NEWSLETTER 38 ︎︎︎ AUTOMNE 2022
EDITO ︎︎︎
Il y a 20 ans, AMD, sous l’impulsion de son président JM Bouvard, a débuté un ambitieux programme de construction, d’équipement et de formation en vue de la mise en place d’une structure médico-chirurgicale à Cox’s Bazar. L’objectif était de lutter contre une épidémie de déformation des jambes des enfants au Bangladesh. Les partenaires étaient KDM (Kiné du Monde), SARPV (Association Bengalis de lutte contre le handicap), CBBSH (Structure médico-chirurgicale au Bangladesh). Il s’agissait du STRAIGHT LEG PROJECT !
Tout n’a pas fonctionné comme prévu, l’adversité a jalonné ce projet et des changements de cap ont été nécessaires. Grèves générales, manifestations violentes, instabilité politique, migration de centaines de milliers de Rohingyas venant de Birmanie, inondations, épidémie COVID ont émaillé nos missions. Et pourtant, après 20 ans d’engagement on peut affirmer que le service rendu à la population a été immense et qu’une structure durable de lutte contre le handicap de l’enfant a été construite. Cet établissement est accessible aux plus pauvres. Cette réalisation dépasse de loin tout ce que nous aurions pu imaginer.
Merci chaleureusement à toutes celles et ceux qui ont participé à ce programme. Merci à vous qui nous avez fait confiance. Aujourd’hui, nous espérons poursuivre avec vous, ce chemin pour le bénéfice des enfants du Bangladesh.
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Merci chaleureusement à toutes celles et ceux qui ont participé à ce programme. Merci à vous qui nous avez fait confiance. Aujourd’hui, nous espérons poursuivre avec vous, ce chemin pour le bénéfice des enfants du Bangladesh.
L’équipe de pilotage AMD-Bangladesh
︎︎︎VAINCRE LE RICKET,
LE RACHITISME, UNE
HISTOIRE SOLIDAIRE
C'est en 1992 que Shahidul Haque, président de l'association SARPV, alerte la communauté internationale d'une mystérieuse épidémie de déformation des membres inférieurs des enfants de la région de Cox's Bazar. Des dizaines de milliers d'enfants sont touchés. Le diagnostic de rachitisme par manque de calcium dans l’alimentation est posé par un pédiatre Grenoblois Jean-Paul Cimma. Il réussira à convaincre AMD de s’engager dans un programme de lutte contre le rachitisme au Bangladesh. Cela débutera effectivement en 2002.
Bernard Parent (médecin pneumologue), Jacques Grison (médecine physique et rééducation) :
Le rachitisme fut pour AMD la raison d'aller au Bangladesh à l'appel de Shahidul, face à une "épidémie" de déformations graves chez les enfants d'une région ravagée par les intempéries. Il a fallu trouver les causes de ces déformations et on a d’abord opéré les cas les plus graves, mis des attelles aux autres. Puis, comprenant qu'il s'agissait d'une carence, l'équipe a proposé des traitements curatifs : dès 2008 l'efficacité du calcium a permis de prévenir la maladie plutôt que de corriger ses conséquences. Ainsi les efforts ont pu se porter sur la prévention : éducation nutritionnelle des familles, dépistage des premiers signes de rachitisme, permettant d'agir chez les enfants avant les grandes déformations et le retard de croissance. Aujourd'hui l'accès à une nourriture plus variée contribue à prévenir ce rachitisme et les cas graves nécessitant une chirurgie ou un appareillage ne sont plus qu'une minorité.
Le rachitisme fut pour AMD la raison d'aller au Bangladesh à l'appel de Shahidul, face à une "épidémie" de déformations graves chez les enfants d'une région ravagée par les intempéries. Il a fallu trouver les causes de ces déformations et on a d’abord opéré les cas les plus graves, mis des attelles aux autres. Puis, comprenant qu'il s'agissait d'une carence, l'équipe a proposé des traitements curatifs : dès 2008 l'efficacité du calcium a permis de prévenir la maladie plutôt que de corriger ses conséquences. Ainsi les efforts ont pu se porter sur la prévention : éducation nutritionnelle des familles, dépistage des premiers signes de rachitisme, permettant d'agir chez les enfants avant les grandes déformations et le retard de croissance. Aujourd'hui l'accès à une nourriture plus variée contribue à prévenir ce rachitisme et les cas graves nécessitant une chirurgie ou un appareillage ne sont plus qu'une minorité.
CHIRURGIE
ORTHOPHEDIQUE UN
DEFI DE TAILLE︎︎︎
La chirurgie est une des activités emblématiques du programme. C’est aussi la plus controversée en raison des contraintes et des risques de ce type de traitement dans un pays en développement. La chirurgie orthopédique pédiatrique n’était pas ou peu réalisée au Bangladesh, notre programme a ouvert la porte.
Thierry Craviari (chirurgien) et Patrice Sotteau (infirmier) :
20 ans de chirurgie au Bangladesh, c’est seulement 1732 opérations réalisées. Cela ne reflète aucunement les difficultés rencontrées et l’énergie mobilisée par chacun(e) pour arriver à opérer en sécurité des enfants aux déformations complexes. Plus d’une fois ce programme a été remis en question. Réunir les conditions nécessaires à la pratique de la chirurgie orthopédique au Bangladesh a été une véritable gageure. Nous avons dû tâtonner et apprendre, entre autre, de nos erreurs et des critiques. La première structure chirurgicale construite à Cox’s Bazar en 2002 été fermée en…2002 ! Notre deuxième partenaire, l’hôpital de Malumghat proche de Chakaria nous a permis de renforcer notre expérience. C’est avec l’hôpital mère-enfant de Chittagong que nous établirons un partenariat durable: formation, équipement, soins. Depuis 2006 nous y réalisons tout le programme chirurgical. Les Dr Taslim et Fahim ont été formés à la chirurgie orthopédique par les meilleurs spécialistes français (Pr JL Jouve, Pr F Chotel, Dr V Cunin, Pr T Haumont et bien d’autres). Ils opèrent toute l’année en autonomie plus de 50% des patients. Les résultats sont spectaculaires.
20 ans de chirurgie au Bangladesh, c’est seulement 1732 opérations réalisées. Cela ne reflète aucunement les difficultés rencontrées et l’énergie mobilisée par chacun(e) pour arriver à opérer en sécurité des enfants aux déformations complexes. Plus d’une fois ce programme a été remis en question. Réunir les conditions nécessaires à la pratique de la chirurgie orthopédique au Bangladesh a été une véritable gageure. Nous avons dû tâtonner et apprendre, entre autre, de nos erreurs et des critiques. La première structure chirurgicale construite à Cox’s Bazar en 2002 été fermée en…2002 ! Notre deuxième partenaire, l’hôpital de Malumghat proche de Chakaria nous a permis de renforcer notre expérience. C’est avec l’hôpital mère-enfant de Chittagong que nous établirons un partenariat durable: formation, équipement, soins. Depuis 2006 nous y réalisons tout le programme chirurgical. Les Dr Taslim et Fahim ont été formés à la chirurgie orthopédique par les meilleurs spécialistes français (Pr JL Jouve, Pr F Chotel, Dr V Cunin, Pr T Haumont et bien d’autres). Ils opèrent toute l’année en autonomie plus de 50% des patients. Les résultats sont spectaculaires.
UNE CONFIANCE
GAGNEE
︎︎︎Cet engagement dans la durée a quelque chose d'exceptionnel pour une mission humanitaire. En 20 ans, des liens d’amitié, de fraternité se sont tissés entre les volontaires et le personnel bengali. Ensemble nous avons grandi, progressé. Nous avons affronté joies et tristesses, succès et échecs, naissances et décès. Ce n’est que grâce à cette confiance mutuelle que nous avons pu construire ce projet. Ce lien, il s'est aussi tissé avec les patients. La confiance, initialement bien mince, a été gagnée petit à petit, Kazi, 20 ans après le début du projet, continue de le souligner régulièrement -
