UN PROJET QUI RESISTE

AU TEMPS


NEWSLETTER 39 ︎︎︎ PRINTEMPS 2023



EDITO ︎︎︎


Chers ami(es),

Nous souhaitions monter un projet durable, pérenne. Un projet qui puisse continuer lorsque notre soutien s’arrêtera.

Les points clefs pour monter un projet qui résiste au temps ont été développés tout au long de ces années: construction d’un réseau de structures de soins, équipement de ces structures avec du matériel de qualité, formation de personnel qualifié capable de former à son tour de nouveaux soignants, optimisation de l’organisation des soins avec une grande part pour le dépistage et le traitement précoce, développement de financements Bengalis  et de programmes de recouvrement des coûts, engagement sur le long terme pour accompagner ces différents projets.



Un point reste malgré tout difficile à pérenniser: le financement des soins aux plus pauvres.

Cette année, nous avons donc fait le choix de poursuivre notre engagement à financer la part des soins non payée par les familles les plus pauvres pendant les 3 prochaines années. C’est le sens du contrat que nous venons de signer avec nos partenaires: la SARPV (Social Assitance and Rehabilitation For the Physically Vulnerable) et le CMOSH (hôpital mère-enfant de Chittagong).

Nous espérons de tout cœur que cette cause continuera de vous motiver et que vous continuerez à soutenir ce projet dans les années à venir.

Encore merci de nous lire et de nous faire confiance. Très amicalement.

Bernard, Jacques, Freddy, Françoise, Marie-Christine, Guillaume, Suzanne, Patrice, Thierry








VOUS AVEZ DIT “DURABLE” ? 



︎︎︎Shahidul Haque est le fondateur de l’association SARPV avec laquelle nous somme partenaire depuis 21 ans. Les actions de cette organisation s’apparentent à celle de l’APF (Association des Paralysés de France), mais sans aucun soutien gouvernemental. Shahidul Haque a une grande expérience en matière de coopération internationale. Il nous livre ici son sentiment sur la question de la pérennisation du centre de Chakaria -

Shahidul Haque (Fondateur, Chef exécutif SARPV): Un programme de développement sera durable si il a une feuille de route détaillant les mesures et activités en vue d’une pérennité économique et sociale. Il faut pour cela réduire la dépendance à une source et prévoir un programme capable d’ouvrir de multiples fenêtres et de générer des sources de revenus.

Je pense sincèrement qu’AMD et SARPV sont sur le bon chemin pour construire un projet pérenne à Chakaria.   

Les points clés à sont :


︎︎︎Les ressources humaines : Il faut de bons kinésithérapeutes et orthoprothésistes capables de maintenir et d’améliorer la qualité de leurs services.

︎︎︎Les formations en vue du développement de nouveaux apprentissages nécessaires dans un environnement évolutif.

︎︎︎La création d’un véritable hôpital de kinésithérapie ou certains patients pourraient résider plusieurs jours et bénéficier de kinésithérapie quotidienne.

︎︎︎La création d’un centre de formation pour la kinésithérapie et l’appareillage. Une formation axée sur la qualité et la satisfaction des besoins de la vie et du bien-être social.

Pour ces derniers points un nouveau bâtiment pourrait être construit. C’est un projet ambitieux mais à mon avis nécessaire pour pérenniser ce programme.
 





SIGNATURE︎︎︎


Jeudi 26 Janvier 2023, 11h30, nous voilà réunis pour reconduire le contrat de collaboration entre les 3 organisations : SARPV, AMD et CMOSH. Un an que nous négocions ce contrat et les derniers jours ont été riches en discussions sur les montants et modalités de notre coopération future. 


Nous acterons donc que :

︎︎︎AMD fournira l’aide financière aux plus pauvres, la formation dans ses domaines d’expertise et participera aux investissements à la hauteur de ses moyens.

︎︎︎CMOSH fournira le financement des salaires kiné à Chakaria et mettra à disposition ses locaux et le personnel nécessaire pour les missions chirurgicales.

︎︎︎SARPV assurera le financement de tous les autres salaires à Chakaria, le fonctionnement du centre de Chakaria, des sous-centres d’Ukhia, Ramu, Moheshkali et la production et des appareillages pour les patients du CMOSH.

Ce contrat sera signé pour les 3 prochaines années. Nous espérons bien mettre à profit cette période pour renforcer la pérennisation de ce programme.




︎︎︎ AUTONOMIE PROFESSIONNELLE :UN GRAND PAS DE FRANCHI


Sakib (orthoprothésiste, responsable de l’atelier de Chakaria)

Durant toute l’année nous traitons des enfants ou adultes handicapés. Voici le cas de 2 enfants Rohingyas que nous avons sélectionné dans un camp de réfugiés sur l’île de Bhasan Char. Ils présentaient une amputation de jambe. Dans ce camp les réfugiés n’ont accès à aucun soin. Pour chaque enfant nous avons réalisé les prises de mesures sur l’île. Les prothèses ont été réalisées à Chakaria puis délivrées aux enfants. Aujourd’hui un nouvel horizon s’offre à eux ! L’équipe de Chakaria remercie le Pr Taieb (Professeur en dentisterie à Chittagong) pour son soutien financier.






Mahabur, 9 ans, présentait des pieds-bots depuis l’enfance. Il est issu d’une famille particulièrement pauvre, son père est colporteur sur le marché de son village. Il habite proche de Dhaka, à Narshingdi (à 400 km de Chakaria). Après un échec de traitement sur Dhaka, le 18 janvier 2022, il est venu consulter notre équipe de Chakaria sur les conseils Mr Imran (nous en parlons plus bas). Ershad (kinésithérapeute) a réalisé les plâtres réducteurs. Le Docteur Taslim a fait l’opération nécessaire, un allongement du tendon d’achille au CMOSH. J’ai pu confectionner les attelles. Mahabur marche maintenant bien mieux, sa famille est ravie, il est retourné chez lui et nous lui souhaitons un brillant futur ! Cela n’aurait jamais pu être possible sans le programme d’aide aux plus pauvres soutenus par AMD.

Je voudrai rajouter qu’en 2022 en plus de l’amélioration de nos conditions de travail, nous avons bénéficié d’une formation concernant la réalisation des prothèses et appareillages de membres. Cette formation a été donnée par un expert Bengali, Mr Imran, formateur dans le centre de référence du CRP (Centre for the Rehabilitation of the Paralysed) de Dhaka.
Les cours ont été dispensés en Bengali, sur notre lieu de travail. Ils comportaient des aspects théoriques et également pratiques. Dans notre équipe nous ne maitrisons pas tous l’anglais et parfois les volontaires non plus, aussi il n’est pas toujours facile de se comprendre. Une formation dans notre langue avec des techniques qui s’adaptent à nos conditions de travail correspond bien à nos besoins. Cela a beaucoup amélioré notre capacité à réduire le handicap de nos patients. Un grand pas a été franchi !